Analyse du cycle de vie des espaces tertiaires et baisse de l’empreinte carbone

La principale façon d’évaluer l’ empreinte carbone des bâtiments est l’Analyse du Cycle de Vie (ACV), et c’est là que réside le problème : les cycles de vie des bâtiments et ceux de leurs aménagements intérieurs sont complètement différents.
Prenez un immeuble de bureaux, construit pour durer plus de 50 ans. De manière cyclique cependant, les baux prennent fin, des locataires partent, d’autres arrivent et transforment l’espace en fonction de leurs besoins. Selon les estimations, les entreprises locataires déménagent en moyenne tous les 7 ans et, portée par les nouveaux modes de travail et la forte demande de flexibilité des entreprises, la tendance est à la diminution.
En conséquence, avec des cycles de location de plus en plus courts nous allons assister à des rénovations des aménagements de bureaux plus fréquentes.

Quelle est l’ empreinte carbone de ces réaménagements ?

Dans les grandes agglomérations, les espace de bureaux font l’objet d’une rénovation importante tous les 7 ans — soit un total de 6 rénovations en quatre décennies. Si nous cumulons les données environnementales de tous les matériaux liés à ces rénovations successives l’analyse est surprenante : « l’empreinte carbone totale des rénovations intérieures successives dépasseraient en fait les émissions liée à la construction du bâtiment (structure et enveloppe) », selon un article récent du journal METROPOLIS.
Le secteur du bâtiment représente à lui seul plus de 40% de la production de CO2 et de nombreux efforts ont été faits pour réduire ce chiffre en travaillant sur la phase de construction des immeubles, mais jusqu’ici personne n’avait pris en compte le poids des aménagements intérieurs dans les calculs. Les gouvernements ont compris l’importance de l’analyse des cycles de vie dans l’évaluation de l’empreinte carbone. En France, la RE 2020 portera l’innovation avec l’apparition de matériaux bas carbone (béton, bois, briques, mobilier, moquette etc), tout en encourageant de nouveaux modes constructifs et d’utilisation : construction béton/bois, expansion de l’économie circulaire, recours au réemploi des matériaux, optimisation de l’intensité usages, bâtiment à énergies positives et communicants…

Evolution des réglementations environnementales en France

En octobre 2019 , WeWork a commandité une étude sur l’évaluation du cycle de vie d’un projet d’amélioration des surfaces de bureaux : “Life Cycle Assessment of a Commercial Tenant Improvement Project”.
Les conclusions sont les suivantes… En se basant sur les résultats détaillés de l’ACV, les dix principaux éléments à fort impact sur le potentiel de réchauffement global, ou GWP en anglais sont :

Top 20 des éléments les plus impactant dans la rénovation des bâtiments Résultats de l’étude WeWork, 2019

Cette recherche arrive à un moment où la prise de conscience du changement climatique et des émissions de carbone est à un pic de fièvre. En janvier 2020, Microsoft s’est engagé à devenir négatif en carbone d’ici 2030, tout comme Interface avec des produits qui participent déjà tous à la neutralité carbone collective depuis 2019.

Qu’est-ce que cela signifie pour les designers ?

Les designers d’intérieur ont un grand pouvoir tout au long du processus de prescription. De nombreux fabricants de produits d’intérieur ont fait des progrès significatifs sur leur propre empreinte carbone. Interface a par exemple réduit de 76% l’empreinte carbone de ses produits textiles depuis 1996. La plupart des fabricants publient également leurs données par le biais de déclarations environnementales de produits ou EPD ou permettent de calculer l’empreinte carbone de leurs produits avant achat.
« Lorsque vous parlez à un fabricant, demandez-lui quelle est l’empreinte carbone de son matériau et quelle est sa stratégie de décarbonation », conseille Mickaël Cornou, directeur marketing Interface Europe du Sud. « Les fabricants qui font du bon travail auront l’occasion d’en parler, et ceux qui n’ont pas commencé verront qu’ils devraient le faire. C’est comme cela qu’Interface a initié son changement de business model il y a plus de 27 ans maintenant. »

Ecometrics d’Interface – progrès environnementaux mesurés en 2021 à l’échelle mondiale

Cependant, à long terme, les designers d’intérieur devront adopter des changements structurels. Étant donné que le plus grand impact carbone de leur profession est le processus de rénovation, la réutilisation et la remise en état des meubles et des éléments intérieurs devront devenir courantes.

De même, les stratégies de fin de vie et la conception pour le démontage doivent être adoptées comme éthique de base de la profession, en mettant au centre le bien-être humain, la santé et l’inclusivité.
Si vous êtes architecte d’intérieur et que vous souhaitez savoir comment vous pouvez lutter contre le changement climatique et baisser l’ empreinte carbone de vos projets, contactez nos équipes.

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