Les niveaux de dioxyde de carbone continuent d’augmenter chaque mois, contribuant au réchauffement climatique et aux préoccupations liées au changement climatique dans le monde entier. En bref, il y a trop de carbone stocké aux mauvais endroits. Alors que l’activité humaine – y compris la fabrication de biens – génère de plus en plus de dioxyde de carbone, le monde du vivant a du mal à suivre le rythme et l’excès de carbone continue de croître dangereusement.
Chez Interface, nous avons appris que le carbone ne doit pas être l’ennemi mais une opportunité. En nous inspirant de la nature, nous avons décidé d’utiliser le carbone comme une ressource élémentaire pour concevoir de meilleurs produits et régénérer nos écosystèmes plutôt que de leur causer du tort. Cela inclus une innovation majeure qui propulse nos produits au-delà de la neutralité carbone pour les rendre négatifs en carbone (cradle-to-gate) grâce au stockage du carbone dans nos produits via des matériaux d’origine végétale. Cette innovation implique d’améliorer également les processus de fabrication et la technologie utilisée.
Changer notre relation au carbone n’est pas quelque chose qui s’est produit isolément ou du jour au lendemain. Voici un aperçu de la façon dont nous avons atteint notre objectif carbone négatif et appris à aimer le carbone.
Investir dans l’Innovation Carbontech
Depuis près de 30 ans, Interface se concentre sur la réduction de l’empreinte carbone de ses produits. Il s’agit d’une étape importante alors que nous nous efforçons de devenir une entreprise à bilan carbone négatif d’ici 2040 et d’aider nos clients à atteindre leurs propres objectifs de réduction carbone. Nos efforts nous ont amenés à introduire davantage de matériaux recyclés et biosourcés (qui ont stocké du carbone par photosynthèse) tout en transformant nos procédés de fabrication pour les rendre moins émetteurs et consommateurs de ressources. En fin de compte, nous avons étudié comment éliminer le carbone de l’atmosphère et comment créer des produits qui stockent du carbone comme nouvelles sous-couche CQuest™Bio qui nous ont permis de réduire l’empreinte carbone de nos dalles de moquette d’1/3 supplémentaire cradle-to-gate (de l’extraction des matières à la porte de l’usine) par rapport à l’impact de nos produits avec nos anciennes sous-couche. Fort de ce succès nous avons cherché à aller au-delà de la neutralité carbone et avons réussi à lancer la première dalle de moquette à impact carbone négatif (Cradle-to-gate). Cette innovation est la combinaison de plusieurs facteurs : l’augmentation de la concentration de carbone stocké dans nos sous-couches, une fibre recyclée plus fine et plus légère et une nouvelle technologie qui permet d’utiliser moins de matières premières tout en conservant les performances. Ainsi, ces produits stockent plus de carbone qu’il n’en est libéré au cours de leur production. Bien entendu nous ne souhaitons pas en rester là et nous continuons à explorer activement l’utilisation de matériaux qui séquestrent du carbone pour fabriquer de nouveaux produits encore plus performants.
À ces avancées s’ajoutent notre programme Carbon Neutral Floors™, qui permet de compenser toutes les émissions que nous ne pouvons éviter à ce jour sur l’ensemble du cycle de vie de nos produits. Ainsi, tous les produits de revêtements de sols que nous vendons (dalles de moquette, sols vinyle et caoutchoucs Nora®) contribuent à l’atteinte de la neutralité carbone collective via l’achat de crédit carbone certifiés et vérifiés par un tiers.
L’auteur et journaliste spécialisé sur les questions de climat Jon Gertner a visité une des usines Interface pour en savoir plus sur notre innovation Carbontech et voir nos processus de fabrication. Il a fait part de son expérience dans un article publié par The New York Times Magazine et dit que, selon certaines estimations, près de 40 % des émissions mondiales de GES proviennent des bâtiments et de la construction – un niveau qui n’est pas soutenable. En plus d’Interface, Jon Gertner évoque également d’autres organisations – telles que Carbon 180 et CarbonCure – qui considèrent le carbone comme une ressource et investissent dans des solutions technologiques, écologiques et sociales pour participer à l’inversion du réchauffement climatique.
Alors que de plus en plus d’entreprises développent des outils et des matériaux commercialement viables pour stocker du carbone, ces solutions bénéficieront à l’ensemble de la population et susciteront probablement de l’intérêt pour l’achat de ces produits.
Achats Bas Carbone dans le Secteur de la Construction
Heureusement, de nombreux leaders du secteur de l’architecture et du design reconnaissent l’impact du carbone dans la construction. La réglementation française RE2020 est d’ailleurs une des premières au monde à prendre en compte à la fois le carbone opérationnel (lié aux performances énergétiques des bâtiments) et le carbone incorporé dans les matériaux qui le constituent (lié au GES émis sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit). Cette réglementation entrée en vigueur le 1er janvier 2020 pour toutes nouvelles constructions vise à imposer un seuil de carbone maximal à ne pas dépasser par m², ce seuil sera dégressif dans le temps. Non seulement cette réglementation permettra d’améliorer l’efficacité des bâtiments, de réduire les émissions de carbone et de créer des espaces sains pour des personnes en bonne santé, mais, selon une étude menée par le Hub des Prescripteurs Bas carbone, elle n’entrainera pas forcément de surcoût. Les efforts se porteront donc sur l’approvisionnement en produits bas carbone qui auront l’impact le plus faible sur l’environnement.
En choisissant des fournisseurs respectueux de l’environnement, les entreprises peuvent ainsi faire de réels progrès dans la réduction des émissions associées à leurs bâtiments et par effet rebond diminuer les émissions liées à l’achat de biens et services de leur Scope 3.
Par exemple, si un designer ou un architecte sélectionne la dalle de moquette à bilan carbone négatif (cradle to gate) d’Interface pour un projet nécessitant 27 000 m² de moquette, cela équivaut à 6,75 tonnes de CO2 stockées dans la moquette soit les émissions générées par un véhicule de tourisme moyen sur 27 340 km. Imaginez les réductions que nous pourrions réaliser en appliquant cette théorie à tous les matériaux d’un bâtiment, c’est-à-dire le mobilier, la structure, les éléments de façades, les cloisons etc.
Le carbone est un élément essentiel à toute vie sur terre, il a toujours fait et continuera de faire partie de notre environnement. C’est le sixième élément le plus répandu sur Terre. Et bien que la réduction des émissions de carbone joue un rôle vital dans la lutte contre le changement climatique, il est temps d’arrêter de le considérer comme un ennemi à détruire et de commencer à l’aimer pour ce qu’il est : un élément constitutif d’une vie meilleure.